• Désobéir est parfois un devoir

    à côté des ouvrages sur la désobéissance...

    dans la belle librairie de la cité fortifiée de Larressingle (Gers)

    Désobéir est parfois un devoir

    Sortie officielle du livre "Désobéir est parfois un devoir".

    Celui qui lutte n’est pas sûr de gagner, mais celui qui renonce à déjà perdu !

     Bertold Brecht


    L’insurrection ne se décide pas. Elle saisit un collectif, quand la capacité à désobéir ensemble redevient sensible, contagieuse, quand l’expérience de l’intolérable s’épaissit jusqu’à devenir une évidence sociale.

     Frédéric Gros

     

    La désobéissance civile n’est pas le problème. Notre problème c’est l’obéissance civile. Notre problème c’est l’obéissance, partout sur la planète, aux diktats des leaders.

     Howard Zinn

     

    Préambule

     A quel moment décide-t-on de désobéir ? Est-ce un acte prémédité, soigneusement préparé, réfléchi de longue date sur la base de principes ? A moins que, telle l’averse soudaine, la désobéissance nous tombe dessus sans crier gare. Est-elle le résultat d’une situation particulière nous entrainant, un jour, à dire NON ? Toutes les réponses sont bien sûr imaginables. L’acte de désobéissance peut adopter les configurations les plus diverses possibles. Pour Biberfeld et Chambat1 aucune hésitation, pour un fonctionnaire d’État « désobéir, c’est désobéir à l’État dont on est, qu’on le veuille ou non, un rouage. C’est remettre en question la loi qu’on est censé appliquer. C’est réimposer l’humanité dans une institution aveugle et sourde. » Le paradoxe attenant au principe de désobéissance apparait clairement. Le fait de franchir la ligne rouge de manière lucide et affirmée pour tenter de regagner la ligne verte, la sienne, et celle pour laquelle on tente d’œuvrer au quotidien.

     

    C’est à travers ce paradoxe que je me suis rendu compte que j’entrai, inexorablement, en désobéissance. C’est donc en tant qu’enseignant-formateur mais aussi, et surtout, comme être humain, que je me suis retrouvé pris dans ce tourbillon. Après trente années de « bons et loyaux services » dans ce métier, devenu entre-temps militant pédagogique dans le mouvement Freinet et formateur à l’IUFM2, je suis devenu ce qu’on a dénommé un « enseignant désobéisseur ». Il est vrai que je disposais déjà, dès les prémices dans ce métier, d’une fibre militante qui m’a amené à me former à la pédagogie Freinet, aux pédagogies coopératives, et d’entrer dans des groupes de travail autour de ces pédagogies. Je savais, en tout cas, de quelle École je ne voulais pas. Je l’avais subie toute ma jeunesse, durant ma formation, j’avais pu constater qu’on y retrouvait le même ennui, les mêmes humiliations. Il n’était donc pas question pour moi de reproduire une telle École. Je pense que je désirais déjà faire vivre une école humaine, fraternelle, citoyenne, empreinte de coopération et d’intérêt au sein de ce tryptique « élève – savoir - enseignant ». C’est donc la voie que je pris, celle de la passion pédagogique, de la co-formation entre enseignants, d’une École émancipatrice. Mais cela ne me suffisait pas. Les constats s’avéraient limpides, cette École poursuivait son œuvre de sape, empreinte de conformation des esprits, de besogne et d’inégalités en tout genre. « Des têtes bien pleines... plutôt que bien faites ! »

     

    C’est donc tout naturellement que je me dirigeai dans la formation des futurs enseignants. Pas si aisé quand on est déjà repéré comme enseignant « dérangeant » ! Heureusement, dans cette grande institution qu’est l’Éducation nationale, des opportunités peuvent apparaitre. Une collègue avec qui j’avais déjà travaillé à l’université est arrivée à la direction de l’IUFM. Son objectif était clair, engager une pluralité d’approches dans la formation et permettre à des enseignants, d’être force de propositions face aux défis de l’École (difficultés scolaires, gestion de l’hétérogénéité des classes, sens dans le travail, gestion de l’autorité, motivation des élèves, etc) et de pouvoir agir au cœur de la formation. Malgré des contraintes institutionnelles liées au cahier des charges abscons de la formation, ce furent des années passionnantes qui permirent aux enseignants en formation d’entendre parler, voire être formés sur des approches pédagogiques radicalement différentes et sur des problématiques qu’ils allaient rencontrer à coup sûr dans leur carrière.

     

    Après toutes ces années au service de l’École publique, des enfants et de leurs parents, comment me suis-je retrouvé ainsi poussé à désobéir de manière déclarée, ouverte ? Contrairement à la pensée ambiante, nous désobéissons tous plus ou moins dans ce métier, mais le plus souvent de manière détournée, cachée. Mais dans ce cas, pour moi, ce n’était plus possible ! Déjà largement usé par l’enchainement des réformes et des injonctions contradictoires de l’institution Éducation nationale, je décidai, avec d’autres enseignants de dire stop. C’en était trop ! Évaluations nationales avec remontées de statistiques et primes à la clé pour les enseignants, fichages des élèves via un fichier Base élèves, heures supplémentaires pour les élèves en difficulté, etc. La besace était pleine. Alors directeur d’école, en accord avec une partie de mon équipe et d’enseignants du département, du pays, nous décidâmes de ne pas nous soucier de ces nouvelles mesures. Non pas pour le simple fait de désobéir mais dans la simple conformité à notre éthique professionnelle qui s’appuie sur une responsabilité et une lucidité relatives aux valeurs inhérentes à ce métier. C’est ainsi que l’affrontement avec l’administration débutait. Cette prise de position tient sans aucun doute à un positionnement philosophique et pédagogique de notre part mais une grande partie tient tout simplement au respect de l’humain, des enfants qui nous sont confiés.

     

     J’aurais pu ici prendre n’importe quel exemple de désobéissance. Les situations en la matière sont nombreuses. Mais je me suis penché sur le milieu que je connais le mieux, une sphère normalement aux antipodes de la désobéissance, celle du monde de l’École. C’est le cadre même de l’obéissance au sein duquel des élèves doivent obéir à des enseignants porteurs de savoir et d’autorité ? Comme d’ailleurs l’enseignant qui se doit, en tant que fonctionnaire d’État, d’obéir aux ordres de sa hiérarchie. Nous sommes donc au cœur du monde de l’obéissance. Alors, lorsque des enseignants décident, en leur conscience, au nom de leur éthique professionnelle, de ne plus se soumettre, on ne peut qu’être décontenancé. Les raisons en sont pourtant simples. Il devient impossible, pour ces mêmes enseignants, d’observer l’obéissance lorsque l’État lui-même remet en question leurs valeurs premières, leurs propres missions.

     Ce présent ouvrage aborde le point de vue des enseignants désobéisseurs, et plus largement, cette vaste question des rapports de soumission/domination.. Pourquoi, et comment, construire un monde éducatif, une société, une vie, autour des valeurs de respect, de dignité, de liberté, de responsabilité, de solidarité ? Tels sont les enjeux qui m’ont amené à engager une réflexion sur le sujet, à la fois à partir de ma propre expérience, mais aussi par les recherches que j’ai pu mener dans ce domaine. Ce travail m’a permis d’élargir mon champ d’action et ainsi de pouvoir apporter quelques éléments qui, je l’espère, seront transférables à tout milieu, à tout terrain d’action, de pensée. Autant nous sommes un certain nombre d’enseignants, d’éducateurs à trouver qu’il est temps que l’École réapprenne à penser, à reconstruire des instruments de pensée ; autant nous pouvons sans doute tous parvenir à ce que nos métiers, nos vies deviennent, ou redeviennent, des outils pour penser. Les travaux de Rabardel autour du sujet capable et du pouvoir d’agir vont tout à fait dans ce sens.3 « Pour le sujet capable, l’activité cognitive est subordonnée, d’une certaine façon, gouvernée par l’agir »4. Devenir, re-devenir un sujet capable pour pouvoir agir sur sa vie, son environnement, la société, voilà un bel enjeu pour tout être humain !

     

    Dans une première partie j’ai tenté de dégager quelques points-clés. Nous les nommerons piliers de l’obéissance. Ils constituent les instruments de soumission des individus face au pouvoir. Ils composent l’essence même du pouvoir, du contrôle de quelques individus sur d’autres et instaurent, par là-même, l’un des pires maux de nos sociétés, l’inégalité entre les êtres humains. Je décrirai ces instruments de pouvoir qui ont permis, à travers notre histoire, aux divers gouvernants d’agir et de soumettre. Je présenterai ensuite ce qui a façonné la résistance collective des enseignants désobéisseurs puis je tenterai de vous faire vivre de l’intérieur ce qui a construit ma propre désobéissance. Dans l’idée de transférabilité, je poserai également les différents registres qui peuvent animer une désobéissance, du plus prudent au plus périlleux. Et, enfin, je proposerai ce qu’on aurait pu appeler les piliers de la désobéissance, non pas pour rester dans le « non jusqu’au-boutiste », mais bien pour explorer, voire poursuivre des pistes qui nous engageront à construire à partir du collectif, de la responsabilisation, des valeurs, un semblant d’intelligence coopérative. Sans oublier la formation, qui reste esssentielle si l’on veut pouvoir se sortir du conformisme ambiant et développer des attitudes, des compétences, des savoirs qui doivent pouvoir nous faire passer du statut d’agent passif au sujet capable susceptible d’exercer son pouvoir d’agir.

    1. Biberfeld L, Chambat G. (2012). Apprendre à désobéir – Petite histoire de l’école qui résiste. Éditions CNT-RP. p. 22.

    2. IUFM, sigle pour Institut Universitaire de Formation des Maitres. Ils ont remplacé les Écoles Normales destinées à former les instituteurs. Créés en 1990 ils avaient une double vocation, préparer aux concours de l'enseignement et former les futurs professeurs stagiaires. Ils ont été eux-mêmes remplacés en 2013 par les ESPE, Écoles Supérieures du Professorat et de l’Éducation.

    4. Rabardel P. Instrument subjectif et développement du pouvoir d’agir. Modèles du sujet pour la conception – Dialectiques activités développement. Rabardel et Pastré (s/d). Octares. 2005. p. 12.

     Retours suite à la sortie du livre 

    Le directeur d'une entreprise adaptée et médico-sociale témoigne.

    Ce livre va m'accompagner dans plusieurs rôles de ma vie : père, professionnel et pour peu de temps encore élu. J’ai pu aussi retrouver Frédéric GROS que j’avais croisé dans le cadre d’une action recherche sur éthique et responsabilité. Je crois qu’une nouvelle fois, la valeur de la cohérence est au centre de la réflexion. Alliée au collectif elle permet de s’inscrire dans une dynamique féconde. Mes fonctions m’amènent à jongler entre politiques publiques et réalités quotidiennes de personnes fragiles et de professionnels d’accompagnement. J’ai trouvé beaucoup de similitudes avec ce qui est décrit de l’Education nationale.

    J’espère agir dans la cohérence... Les tiraillements sont légions. Je l’ai déjà cité plusieurs fois en réunion.Il y aura de nouveaux lecteurs.

     Jean-Yves Vlahovic, un enseignant à la retraite donne son avis

    Ce petit mot pour dire que j'ai terminé de lire ce livre. Et que je partage évidemment les analyses et les réflexions qui y sont développées.

    Pour ma part, je distingue trois grandes parties dans cet ouvrage :

    - Une analyse rigoureuse de l'obéissance au système, aux institutions, qui a dû te demander un boulot énorme de recherches bibliographiques.

    - La désobéissance : le travail de dissection des contenus des pseudo-réformes de Darcos et Chatel permet la compréhension du mouvement de désobéissance de pas mal d'enseignants en France (chiffrés à environ 3000, sous toutes réserves, pas assez hélas pour faire plier le "mammouth"). Je me suis retrouvé pleinement, pour l'avoir vécue avec "Résistance pédagogique 44", dans cette période où l'auteur décrit sa propre expérience de désobéisseur, dont je ne connaissais pas tous les déboires auxquels il a dû faire face.

    - Enfin la troisième partie aborde les perspectives possibles de la désobéissance. Pour y parvenir, il faut recréer du collectif et réfléchir sur le socle de valeurs pédagogiques abandonnées par les dirigeants de ce pays, qui s'acharnent depuis des années à nous les faire passer pour désuètes, au profit de la thèse d'un individualisme forcené.

    Cette partie est enrichie de l'expérience de chercheurs, de philosophes et autres penseurs, ce qui a dû également de demander beaucoup de travail.

    Vraiment, ce livre qui va à l'encontre de la doxa politique et pédagogique claironnée par tous les grands médias au service du système en place, est une bouffée d'air frais,

    qui indique des pistes de réflexion et d'action pour tenter de sortir d'un marasme mortifère.

     

    Un entrepreneur réagit

     J’ai retrouvé dans ce livre ce côté obligation d’appliquer des règles qui ne correspondent pas aux règles de vie, aux valeurs auxquelles on croit. On veut nous faire croire qu’il faut appliquer ce qu’a décidé une hiérarchie et de l’appliquer sans réfléchir. Cela ne correspond absolument pas, c’est-à-dire que l’intérêt final, en l’occurrence ici des enfants, des personnes auxquelles on va proposer quelque chose, n’est pas prise en compte.

     Aujourd’hui on se rend compte qu’on veut nous faire avaler des choses qui rentrent dans un schéma et qu’il ne faut se cantonner qu’à cela alors que ce n’est pas forcément la vérité. Est-ce que c’est vraiment quelque chose qui sera durable, que c’est une solution vraiment pérenne et que cela correspond vraiment à des besoins ?

     Il faut éviter de subir les lobbies car le but est de faire du business alors que la vraie démarche est de faire du durable et construire pour durer à moyen et long terme et ainsi ne pas rester à court terme. Je pense que pour durer il faut agir sur des valeurs.

     Il existe des lois naturelles, à chaque fois qu’on a voulu les transgresser on a constaté que ça se retournait contre nous. On veut réinventer des choses qui ne correspondent pas à des règles de vie élémentaires et aujourd’hui on se rend compte que quelque soit le pays, les continent, on doit respecter la nature, vivre en harmonie avec la nature. La vérité est là, voilà la vraie richesse. C’est savoir apprécier, respecter l’environnement dans lequel on vit et ça passe par le respect des personnes, de la nature, des animaux.

     

    Sylvie, formatrice, universitaire

     Félicitations !!

     Voici une décennie qui commence bien. Je conseillerai à mes étudiants et lirai avec plaisir cet ouvrage où un enseignant résiste. Je trouve que même au sein des formations l’esprit de résistance est de plus en plus réduit, le contrôle académique est puissant, la responsabilité est confondue avec la prise de pouvoir, j’ai de plus en plus de mal avec les étudiants ou stagiaires à émanciper les esprits.

    Bravo encore, amicalement

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    Bravo François ! Ton livre tombe à pic !

    Philippe Meirieu

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     LE regard d'un conseiller pédagogique de l'éducation nationale

    Je me suis régalé ! Les références théoriques et citations dans la première partie sont très enrichissantes culturellement. Le récit de ton "aventure" est poignant et le harcèlement que tu as subi donne la nausée. Les pistes données pour aider à résister sont concrètes. Bref, superbe !
    J'attends le suivant...

     Le regard 'un enseignant du mouvement Freinet

    J'ai lu récemment ton livre "Désobéir...". Il donne de bonnes billes et rebooste bien pour alimenter les initiatives que j'aimerais proposer localement à la rentrée,

    dans le cadre d'un collectif actif depuis 2 ans.

    Tout ça pour te dire merci et encore bravo pour tout ce boulot et ton engagement qui participent de luttes essentielles aujourd'hui.

     


  • Commentaires

    1
    Elise Camille
    Mercredi 2 Octobre 2019 à 15:57

     

     

    Je transmets ici aussi la réponse que j'ai postée à votre réaction sur le site Q2Classe(s) au sujet de l'article "Proposition de motion suite..."

    Terrifiée par tout ce que cela revèle, et sincèrement triste du sort de Christine et de ses proches, je partage aussi votre amertume François. J’ai hâte de lire votre livre car mon expérience de lutte contre le LSUN depuis bientôt 3 ans m’a conduite à vouloir tirer le fil de la vérité jusqu’à me trouver finalement au milieu de l’absurdité la plus totale, que je perçois désormais aussi en regardant le désarroi de nombreux autres acteurs placés un peu partout ailleurs dans le même système. J’ai tout récemment découvert votre portrait dans la BD "Les désobéisseurs..." (ed Vide Cocagne pour ceux qui ne l’auraient pas déjà lue, c’est passionnant et cela n’a pas pris une ride) L’art est tout ce qui reste quand les autres libertés n’existent plus. Parfois dans l’Histoire les artistes conservent et attisent les dernières flammes de liberté et peuvent nous les rendre au moment où on retrouve la force de la reconquérir. On a grand besoin de l’art dans le monde de l’Education.
    Rien d’autre ne pourrait nous remettre sur des chemins de reconquète du sens après l’ électrochoc, que de réétablir tous ensemble les fondamentaux de l’école (et des autres services) publics. On peut reconvertir notre colère en une réapropriation de ces enjeux par les citoyens et les professionnels (avec les parents et les enfants aussi !), mais c’est tout le contraire de la place d’alliénés volontaires, qu’on s’est employé à tous nous assigner depuis des années. Il faut apprendre à être lucides, et forts ensemble contre les forces bureaucrates de la désapropriation de notre intelligence collective.

     

     

     et je poursuis ici:

    Pour ma part, c'est en tant que parent d'élève que je suis tombée dans l'absurdité du système, dans le cadre du même combat contre le fichage scolaire, mais à l'époque plus récente où il est devenu un non-sujet, y compris chez certains des anciens acteurs (personnes ou organisations) de ce combat

    Je pense que vous auriez peut-être quelques conseils à me donner pour le poursuivre  sans finir virée (AESH également, et oui,  mais il ne faut pas le dire ) ou internée (c'est une plaisanterie de mauvais goût, mais l'humour n'est jamais totalement insignifiant)? Pensez-vous qu'il y ait d'autres issues possibles et qu'il soit possible de mobiliser de nouveau des forces contre cette machinerie absurde? A mon niveau je fais ce que je peux mais se battre toute seule  ce n'est pas bon pour la santé !

    De plus sur l'école de ma fille, je suis désormais en rupture totale administrative du fait de la manière dont a été traitée notre demande d'opposition à tous les niveaux de l'école au ministère... ce qui est difficile à vivre et à faire comprendre aux enseignants, et ça risque de devenir plus que compliqué!

    Avez vous lu mes témoignages? Le premier est sur le site de "souriez vou êtes filmés", les autres sur Q2Classe(s)...et ce n'est pas fini, mais il faut que je fasse des choix dans la manière de m'y prendre pour d'une part ne pas me tromper d'ennemis, d'autre part avoir une chance d'arriver à quelque chose et ne pas devoir compter que sur moi même, et enfin éviter que ma fille en pâtisse car comme vous dîtes, les doigts sur la couture..

    J'aimerais avoir vos commentaires sur tout cela, qui fait écho à ce que vous mêmes avez vécu et à votre enseignement apparemment!

     

    merci d'avance

     

    Elise

     

    2
    Mercredi 2 Octobre 2019 à 19:13

    J'ai lu en effet votre message sur "Questions de classe". Je suis évidemment fortement en accord avec votre analyse.

    POur vous aider à "résister" dans ce monde sans pitié (le dernier exemple en date nous le montre encore une fois...), je joins à cette réponse un extrait de mon livre qui correspond sans aucun doute à vos questionnements.

    Un élément dès à présent malgré tout est le fait de ne surtout pas rester seul. Il faut tenter de mettre déjà en place un collectif autour de vous. C'est cela que notre chère institution déteste! Ecraser un individu seul, le sanctionner, lui mettre toutes sortes de pression, ils se sentent forts et ils savent faire. Par contre, s'opposer à un collectif sans lui même intégré à des réseaux collectifs (syndicat, mouvement pédagogique, ...), ils ont plus de mal dans leurs procédures et ils se méfient.

    Sinon, surtout ne pas se bruler les ailes, démarrer tout en mesure pour développer au fur et à mesure selon les forces en présence. Nous avons la voie de la légitimité, des valeurs à nos missions, notre éthique professionnelle lucide et responsable face à une institution qui ne repose que sur la légalité.

    Voici l'extrait joint :

     C'est donc chemin faisant, tout au long de nos interminables palabres et actions, que j'ai compris qu'il était possible de mener des résistances efficaces de plusieurs manières, à différents niveaux. J’en ai identifié trois qui peuvent être adoptées de façon parallèle, consécutive ou encore exclusive. Ce qui est certain, c'est qu'elles n'engagent ni les mêmes risques ni la même puissance d'action.

     

    La voie 1 : Exercer sa parole - interroger - interpeller – se positionner.

     

     

    L’enjeu n’est pas si aisé lorsqu’on constate comment s’exerce la parole au sein de son propre milieu, notamment lorsqu’il se joue des relations de pouvoir, voire de pression. Une des premières instances de parole dans le milieu enseignant reste le conseil des maitres. Le premier exercice de cette parole est donc d’aborder directement dans son équipe la question de la réforme en jeu ou encore de mettre à l’ordre du jour un point à débattre. Cette forme demande tout simplement d’être capable d'interroger celle-ci, d’interpeller les collègues sur les enjeux posés par ce point, cette mesure, aussi bien en terme d'intérêts que de limites. Poser la question des valeurs en jeu, du lien avec nos missions d'enseignant de l'école publique au service de tous. Poser la question de l'intérêt en termes pédagogique, éducatif, didactique, ceci aussi bien pour les élèves, pour leurs parents, que pour l'école en elle-même. Chacun peut ainsi éviter l'étouffement dans lequel on s’arrange dans sa solitude enseignante et, d'autre part, pour que l'ensemble des personnes puissent se questionner elles-mêmes, voire se positionner.

     

    Le plus difficile dans cet acte individuel, au service du collectif, est de ne pas entrer dans le jugement, si vite atteint dans ce type de contexte et bien souvent stérile. Il s'agit simplement de remettre du collectif, de la parole sur un métier devenu bien souvent solitaire et culpabilisant. Cette étape ne parait pas « manger beaucoup de pain » mais elle est néanmoins essentielle. L’enjeu reste bien de mettre de la parole, d’oser l’ouvrir en conseil des maitres, de provoquer l'échange et la discussion, de mettre chacun face à ses responsabilités professionnelles et humaines. Et comme l’affirmait De La Boétie dans son "discours sur la servitude volontaire" : « Sans le soutien actif du peuple, les tyrans n’auraient aucun pouvoir. La désobéissance passive suffit à briser les chaînes de la domination. » Ce simple questionnement paraît profitable à tous… et plutôt efficace.

     

     

     

    La voie 2 : De la parole… à l’action - ne pas coopérer - contourner - détourner.

     

     

    L’idée est ici de ne pas se contenter de la parole « questionnante », mais de décider de passer à l’action. Ce premier grain de sable dans la machine pourtant bien huilée peut prendre diverses formes. L'imagination ne manque pas alors : contournement – omission – détournement – etc. Les stratégies sont nombreuses. Il peut s'agir de détourner une mesure, celle des évaluations nationales par exemple, en modifiant par exemple les temps de passage des élèves, ou encore en sortant des consignes stricto sensu, les résultats seront alors viciés et l’analyse ultérieure qui en sera menée n’aura plus aucune validité scientifique. Il peut aussi s'agir d'omissions, celle par exemple d'avoir omis d'enlever ou d'ajouter un élève sur le fichier Base élèves (devenu Ondes) ou de ne pas avoir effectué la dernière mise à jour. C'est en tout cas ce qui s'est largement pratiqué dans le cadre des évaluations nationales, de l'aide personnalisée, des activités pédagogiques complémentaires, du fichage, etc. Ces petits grains de sable multipliés sont susceptibles de s’agglomérer pour aboutir à de réels dysfonctionnements de la machine.

     

    On y retrouve le principe de non-coopération cher à Gandhi. Il s‘agit bien de refuser volontairement de collaborer avec le pouvoir. On ne somme pas encore la tête du pouvoir, on agit tout simplement pour ne pas faire fonctionner convenablement le système, ne pas contribuer à la bonne marche de la mesure en question, en altérer les résultats, les rendre abscons. Il s’agit bien alors de contribuer à développer une force de non-collaboration. On ne s’affronte pas directement à l’autorité, on mesure ainsi les risques pris dans le cadre professionnel mais on cherche à neutraliser les mesures contestées. Et, bien sûr, on peut donner l’idée à d’autres d’agir dans ce sens. Un principe fondé sur le constat mené par de La Boétie, que tout pouvoir, pour s’imposer et se maintenir, a besoin du consentement de ses sujets, de leur servitude volontaire.

     

     

     

    La voie 3 : Désobéir ouvertement - agir – s’engager – rendre visibilité – s’autoriser.

     

     

    Celle-ci engage une démarche supplémentaire car elle va provoquer de réelles prises de risques pour celles et ceux qui s'autorisent à sortir du sacro-saint pseudo "devoir de réserve". Il s'agit donc, ouvertement, d'affirmer que l'application de cette réforme ne correspond pas aux valeurs liées à ses missions d'enseignant. Il suffit de regarder chaque réforme sous le filtre de sa mission principale, essentielle, qui est l'intérêt premier des enfants qui nous sont confiés. Le fait de s'autoriser à dire « non » ne se vérifie pas seulement comme un simple acte de résistance mais comme la seule possibilité de retrouver une autorité aujourd'hui largement perdue sur son métier. La caractéristique de cette démarche est qu’elle s’effectue au grand jour, elle est affichée et assumée. Les moyens sont divers : courriers directs à l’autorité hiérarchique, positionnement dans la presse, affichage sur son lieu de travail, rencontres et actions médiatisées, etc. L’objectif reste bien de rendre visible les positionnements afin qu’ils puissent éventuellement semer de nouveaux grains de révolte et d’autres mises en action chez les enseignants. Il s’agit alors de revendiquer la pleine responsabilité de la désobéissance. Cette étape, comme les autres d'ailleurs, est évidemment à mener le plus largement possible de manière collective, coopérative. C'est en tout cas dans ce sens que nous avons agi lors de cette période.

    extrait ouvrage à sortir "Désobéir est parfois un devoir", François Le Ménahèze

     

      • Elise Camille
        Mercredi 2 Octobre 2019 à 23:03

        Merci pour votre réponse, cependant  vous me donnez des conseils pour enseignante, et pour l'heure, je ne suis pas enseignante! J'ai juste agi en tant que parent d'élève. Je n'ai pas accès au conseil d'école, et ne le souhaite pas le moins du monde. Cette école n'est pas prévue pour que les parents y mettent trop les pieds, elle a pour projet d'école mot pour mot ce qui est écrit dans le projet académique, lui même défini par le ministre actuel...

        Les parents du premier degré sur ma commune sont organisés en une seule asso "apolitique" qui vend des gâteaux et évite toute polémique (même faire en sorte que le compte -rendu de conseil d'école soit accessible aux familles l'année dernière c'était compliqué!). J'ai manqué m'étouffer à chaque fois que j'ai essayé de discuter avec eux. Je n'ai peut-être pas eu de chance mais..je ne peux plus!!! J'ai donc agi seule depuis 3 ans même si j'étais en lien avec CNRBE, Sud, et maintenant Emancipation, qui me comprennent tout à fait, mais ne savent pas/plus quoi faire de plus aujourd'hui. Lire leurs campagnes réactualisées chaque année avec les modèles de lettres pour les familles ....si on en reste là et qu'on engage plus d'actions, si  ensuite on ne ne fait rien pour aider après  concrètement les parents qui justement font opposition (plus recours gracieux, plus défenseur des droits dans mon cas...qui me renvoie maintenant  vers la CNIL, et j'irais bien moi, et même où il faudra, mais pas toute seule encore une fois si possible.)

        En tant qu'AESH je suis venue à Sud éduc 44 pour me protéger un minimum au cas où... et pour essayer de relancer quelque chose à partir de là...

        J'aurais pu atterrir aussi bien à la CNT mais il n'y avait pas de CNTéducation en 44.

         

        Et les groupes de militants,au niveau fichages, il y a ceux qui ont déjà donné, pour certains même un investissement démesuré, et qui n'y croient plus, et ceux qui ne se sont jamais penchés sur la question, pour qui il y a bien d'autres luttes à mener et ceux pour qui le numérique de toute manière soit on y peut rien soit on y connait rien soi même, soit c'est sûrement très bien car c'est le progrès.

         

        Je vous ai retrouvé aussi cette semaine dans l'article posté le  9 novembre 2014  sur Q2classe(s)-il y a 5 ans- intitulé "Des directeurs d’école convoqués chez le nouvel inspecteur d’académie de Loire-Atlantique"

        Cet article, dans son constat et ses analyses, la langue de bois institutionnelle  et l'instrumentalisation que l'on veut faire des personnels de l'E.N, je pourrais avoir écrit presque le même, mais  aujourd'hui  5 ans après et sans avoir vécu cette phase de la bataille. Et je trouve qu'il fait écho aussi aux raisons de la souffrance provoquée par les situations de travail insensées quand on ne trouve plus aucun moyen de ne pas collaborer. Et je veux bien parler de collaboration, je pense que c'est une disposition mentale qui apparaît à ses premier stades de cette manière. Et c'est pour ça que c'est tellement grave à mes yeux.

         

         

        En AG à Nantes j'ai obtenu que la revendication suppression du LSUN et opposition aux fichages scolaires (en mars dernier de mémoire mais je pourrais retrouver) soit votée parmi toutes les autres par plusieurs centaines de personnels, et il n'y a eu aucune objection ni aucune mise en débat sur ce point. Les gens suceptibles d'être  en mouvement sont d'accord. J'y étais aussi car je suis aussi AESH


        A partir de là j'ai retrouvé des personnes qui connaissent cette histoire de lutte contre les fichages scolaires et ses protagonistes, pour l'avoir vécue de près ou de loin, parmi les groupes de militants où je suis allée dans l'espoir aussi de retrouver des alliés aujourd'hui, et aussi parmi  les  personnels en lutte dans les mouvements de l'EN.

         

        J'ai rencontré pas mal de gens qui trouvaient que j'avais raison, et certains manifestement en savaient plus que moi à ce moment là, mais  ne m'ont pas encouragée ni donné de pistes pour poursuivre efficacement. La BD des désobéisseurs, personne ne me l'a conseillée, alors que j'avais poutant  parlé avec certains qui connaissaient le  projet.

         

         

         

        J'ai appris aussi que la lettre d'information aux familles obligatoire pour déployer le LSUN, ce sont des syndicats qui ont obtenu qu'elle ne soit pas distribuée comme il n' y avait pas de code d'accès, dans l'espoir que faute d'informer, on ne puisse pas déployer le dispositif.

         

        Sauf qu'ils ont été obligés de le déployer quand même, le dispositif...du coup la stratégie militante s'est retournée contre l'objectif initial... mais en se coupant de toute possibilité de réaction collective  des parents du même coup: incognito!. Personne ne m'a dit ça, je l'ai trouvé aussi sur des archives des syndicats sur leurs sites.

         

         

         

        J'ai discuté dans une manif avec un directeur d'école historiquement Freinet et ouverte, qui s'était battu contre ces dispositifs et qui avait fini par se laisser convaincre qu'il n'avait plus le choix à un moment donné; mais de là à me soutenir que ça s'était fait comme ça à cause des  parents qui n'ont pas réagi à l'époque..........alors qu'on ne leur a jamais rien dit et qu'ils n'ont jamais  eu l'information sur leurs droits...prévue dans la loi!

         

         

         

        La FCPE s'est battue (à quel point je ne sais pas) à une époque mais moi depuis 3 ans je les ai sollicité à de multiples reprises, au niveau local, national, maintenant que ce combat n'est plus d'actualité pour eux, ils ne m'ont donné aucun appui ni aucune piste à creuser. C'est devenu un non sujet.A la semaine Emancipation où je suis allée témoigner, j'ai eu l'impression d'être écoutée avec intérêt, d'ailleurs moi aussi j'ai trouvé beaucoup d'intérêt dans les autres débats auxquel j'ai assistés. ils ont publié en septembre un de mes aticles/témoignages sur le sujet.Je vous mets ici le lien du premier témoignage que j'ai écrit:http://souriez.info/IMG/pdf/temoignage-opposition-lsun-nov-2018.pdf

         

        La suite vous pouvez la trouver sur ma page de Q2Classe(s) Donc oui je m'expose de plus en plus mais j'ai surtout l'impression que si je ne le fais pas il ne se passera rien et que si quelque chose de collectif est relancé là je pourrai (re)voir les choses autrement .J'ai vu deux avocats, l'un m'a dit vous savez il y a des gens qui sortent  après des années de bataille juridique on ne les reconnait plus... Je lui ai dit que quelquefois c'est  si on y va pas qu'on prend le   risque le pire de ne plus se reconnaitre soi même.J'espère que Sud va se remettre en ACTION aussi sur ces questions, avec la CNT et d'autres syndicats.Et pourquoi pas la FCPE...J'espère qu'on pourra continuer cet échange, et je lirai votre livre avec grand intérêt.Elise

    3
    Elise Camille
    Jeudi 3 Octobre 2019 à 10:14

    Voyez- vous un inconvénient à ce que je partage l'intégralité de cet échange dans un cadre syndical?  vos conseils pourraient être utiles pour des enseignants, et certains feraient aussi probablement connaître votre livre!

      • Jeudi 3 Octobre 2019 à 19:51

        AUcun souci pour partager mes messages sur d'autres réseaux. Vous avez mon accord.

        Je pense en effet, malheureusement, que le combat contre le fichage organisé de tout ordre est actuellement au point mort. Nous avons perdu en effet ce combat. CErtains ont perdu leur poste, d'autres ont été déplacé, les 3 derniers directeurs dans le 44 qui résistions, nous avons nombre de sanctions. Les dernières menaces subies étaient de perdre un jour de salaire par jour auquel le fichier ne serait pas rempli et perte de la fonction de directeur, donc déplacement.

        Suite à une ultime concertation entre nous, nous avons cédé du fait d'être plus utile dans une résistance active de l'intérieur plutôt que de tout perdre. Nous avions déjà perdu nombre de syndicats, les fédérations de parents d'élèves et de médias. Je pense que cette lutte ne démarrera uniquement en cas de "catastrophe numérique" (fuites avérées de noms, d'adresses, ...). Et là, on pourra relancer l'affaire... Il faut donc trouver de bons hackers avec une réelle éthique face à cette problématique grandissante.

        François

         

         

         

    4
    Elise Camille
    Vendredi 4 Octobre 2019 à 00:00

    Moi je ne pourrai pas faire Hacker. A la rigueur je vais peut-être voir si je ne peux pas me reconvertir... pourquoi pas technicienne dans le nucléaire:  à  un moment donné   il en faudra bien  pour aller  dans les réacteurs quand ça menacera de péter. Est-ce que ça existe comme formation en pédagogie coopérative? Ou alors autre chose je vais réfléchir. Si seulement  je pouvais avoir 20 ans de plus!

    Non c'est de l'humour. mais là je n'ai plus que cette ressource.

     

    merci

     

    Elise

    5
    Elise Camille
    Vendredi 4 Octobre 2019 à 20:53

    Je comprends mais

    C’est comme ça, en plus d’essayer de relancer ce combat ( et je sais qu'il y en a d'autres, plus ou moins têtus, plus ou moins la tête sous l'eau, mais tout autant convaincus) j'ai voulu savoir comment on a pu le laisser dans un tel No Man’s Land.

    Il me semble que c’est important d’analyser ce genre de phénomène: Pourquoi on enterrerait une lutte avec soi quand on est obligé de rendre les armes alors qu’on sait toujours qu’on avait raison.

    J’ai très bien compris qu’on ne peut pas passer toute sa vie qu’à se battre, j’ai très bien compris que certains ont essayé et s’y sont épuisés, ont été sanctionnés ou passent maintenant leurs forces dans d’autres luttes, j’ai très bien compris qu’on ne peut pas être fier de tout ce qu’on a dû faire pour fonctionner quoi qu’on en pense, je sais ce que c’est comme tout le monde. Si il y a des gens qui se foutent en l’air ce n’est pas pour rien, et c’est sûrement aussi qu’il y en a qui sont obligés de faire trop souvent ce dont ils n’ont aucune raison d’être fiers. C’est la pire aliénation qui soit.

    On peut pousser les gens à se raconter n’importe quoi pour sauver leur santé mentale à les manager comme ça. Tout cela est très facile à comprendre pour peu qu’on vous le dise en face. Non, ce que je n’ai pas compris c’est que ceux qui ont des connaissances qui pourraient vous aider à avancer plus vite ne vous le disent pas, et agissent comme si il fallait -pour inspirer le respect- pouvoir revendiquer tout ce qu'on nous oblige à faire, et même pourquoi pas le reprocher à ceux qu'il est le plus facile de mépriser. agir comme si ils  espéraient qu’à force de perdre du temps vous finirez bientôt par laisser tomber vous aussi. Je ne veux donner de leçon à personne, cela ne fait pas 10 ans que je tire mon fil, je ne sais pas jusqu’à quand je le ferai. Mais il y en a qui ont préféré éviter de me faciliter la tâche, c’est ça que je ne comprends pas. Retour ligne automatique


    Il y en a certains  qui ont dû se dire  qu’il vaudrait mieux pour moi que je n’en sache pas trop et que je me décourage, même dans ceux qui ont lutté il y a quelques années... Attention encore une fois je tiens à préciser le plus clairement possible que je ne veux culpabiliser aucune personne physique en particulier !!!! mais c’est fou comme on peut penser à la place des autres aujourd’hui... On vous dit quand vous devez vous mobiliser, on vous dit quand vous devez être en colère, on vous dit quand vous devez vous apaiser : Debout, Assis, Couchés ! On avait collé des aphorismes d’un copain situationniste comme ça sur les murs de l’université dans les années 90’s... .

     

    bien à vous

     

    Elise

     

     

      • Dimanche 6 Octobre 2019 à 15:46

        Tu es dans quel département. J'interviendrai en effet sur mon livre et la désobéissance le 11 février à >rochefort sur mer

    6
    Elise Camille
    Dimanche 6 Octobre 2019 à 18:00

    Dans le 44. Merci pour l'info, pourquoi pas!

    Tenez moi au courant, et aussi si vous faites quelque chose plus au nord, à ce sujet ou un autre .

     

     

     

     

      • Dimanche 6 Octobre 2019 à 19:22

        certainement sur Nantes... j'y reviens pratiquement à chaque vacance scolaire

        il suffit de voir qui m'invite ? groupe Freinet...librairie... syndicat...

    7
    Elise Camille
    Lundi 7 Octobre 2019 à 10:29

    Ok, vous avez mon mail SVP pour me tenir au courant.

    Je ne veux pas envahir votre blog plus longtemps!

    Perso je n'ai ni blog ni n'utilise de réseaux sociaux, je ne souhaite pas que ça change, et apprendrai à ma fille et aux autres enfants dont je m'occuperai  tout ce qu'on peut faire quand on cultive les capacités qui ne sont peut-être pas des "compétences professionnelles", mais qui dans leur développement doivent leur être préalables et aussi solides que possibles. Si les anciens de nos jours sont pour certains devenus des geeks du numérique, (dans cette génération biberonnée au "progrès" matériel inconditionnel, ce n'est pas étonnant finalement) je ne vois pas pourquoi des adultes du 21 ème siècle qui n'auraient pas commencé leur catéchisme numérique dès l'âge de l'école maternelle auraient une quelconque difficulté à l'apprendre beaucoup plus tard,  pour peu qu'ils en trouvent  d'eux mêmes l'intérêt. Et je suis convaincue que tout ce qu'ils apprendront à faire sans/avant  ça ne pourra être que sources de libertés gardées sur le choix de leur mode de vie et leurs capacités à découvrir le monde et agir de multiple manières, individuellement et collectivement.

    Je ne suis absolument pas d'accord avec ceux qui disent que les enfants d'aujourd'hui nous poussent là dedans inexorablement, tout comme ils n'écoutent que de la musique idiote et se désintéressent de la langue française: ce n'est pas ce que j'observe depuis plus de 20 ans.

    Si la  génération de citoyens animaux politiques que nous sommes ne démissionnait pas sous les pressions qu'elle ne voit plus que quand elles mènent au pire , cette jeune génération  aurait exactement le même potentiel que les précédentes: celui que nous leur permettons d'exploiter. Il faudrait encore avoir le souci  de leur réel intérêt  pour prétendre être digne de leur confiance, et c'est mentir éhontément que de soutenir que cet intérêt peut être une stratégie d'optimisation strictement individuelle. Même à un premier de la classe! Comment peut-on être aveugle à ce point? Avec la puissance des outils à notre disposition!

    Je vous laisse sur un extrait d'une chanson de Renaud, je pense  qu'il n'avait pas raison sur tout, et  qu'on ne le reconnaît plus depuis un certain temps, mais quand même sur pas mal de choses il est  encore plus  d'actualité qu'à son époque. Et vraiment magnifique, heureusement qu'on a eu les artiste: il faut continuer à en former!
     
    Quand je serais grande je veux être heureuse
    Savoir dessiner un peu
    Savoir me servir d'une perceuse
    Savoir allumer un feu
    Jouer peut-être du violoncelle
    Avoir une belle écriture
    Pour écrire des mots rebelles
    A faire tomber tous les murs!
    Si l'école permet pas ça
    Alors je dis: "Halte à tout!"
    Explique-moi, Papa,
    C'est quand qu'on va où?
    Tu dis que si les élections
    Ça changeait vraiment la vie
    Y a un bout de temps, mon colon
    Que voter ça serait interdit!
    Ben si l'école ça rendait
    Les hommes libres et égaux
    Le gouvernement déciderait
    Que c'est pas bon pour les marmots!

     

    Elise

     

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