• Les démarches se poursuivent pour résister

    Une résistance fondée sur une éthique responsable et lucide du métier s'organise.

    Entre recours gracieux, recours hiérarchiques, comité de soutien rassemblant des millers de personnes, actions collectives de résistance, pression médiatique, ... la résistance s'amplifie!

     

    Les démarches se poursuivent pour résister

    Comité de soutien à François LE MENAHEZE

    dans le cadre de la résistance pédagogique

     

    Historique de l'affaire :

     

    En septembre 2010, François Le Ménahèze, professeur d'école, directeur à l'école Lucie Aubrac à    et formateur associé à l'IUFM pays de La Loire, reçoit un courrier de Monsieur l'Inspecteur d’Académie de Loire Atlantique, l’informant de sa non reconduction sur son poste de formateur associé à l’IUFM de Nantes (poste qu’il occupe depuis une dizaine d’années) compte tenu de sa « manière de servir ». Il n’a en effet pas fait remonter les résultats des évaluations nationales CM2 de l’année scolaire précédente.  Après plusieurs audiences et de nombreux courriers (dont un « courrier de loyauté » exigé par l'Inspecteur d'Académie et … refusé par ce même Inspecteur d’Académie pour non-conformité à  l’obéissance aux instructions officielles), Malgré de nombreux courriers de soutien et de protestation (parents, élus, syndicats, mouvements pédagogiques, université, IUFM, formateurs, étudiants, stagiaires, …), l’Inspecteur d'Académie maintient sa décision. Les divers recours déposés par François Le Ménahèze n’y font  rien.                                                                                                                                           Début avril 2011, François Le Ménahèze reçoit un nouveau courrier (avec accusé de Réception) l’informant d’un nouveau « comportement professionnel non-conforme » comportant un nouveau retrait de salaire « pour service non fait » (non remontée des résultats des évaluations CM2) et engageant une procédure disciplinaire à son encontre. Le lendemain, il reçoit un autre courrier  de l’Inspecteur d'Académie l’informant d’une seconde procédure disciplinaire pour faute professionnelle en raison de son refus d'une inspection individuelle. En effet, suite à un avis d’inspection, François Le Ménahèze a décidé, pour la première fois de sa carrière (30 années d’exercice), de refuser l’inspection individuelle compte tenu  du traitement de l’Institution à son égard. L’Inspectrice de l'Education Nationale a néanmoins procédé ce jour-là à une « visite » dans la classe et dans l’école, observant les élèves au travail et consultant les outils de la classe, des élèves, de l’enseignant et de la direction.

     

    Finalités et objectifs du comité de soutien :

     

    ·         Défendre et promouvoir, à travers le cas de l'enseignant/directeur/formateur François Le Ménahèze, l'exercice d'un métier, reposant sur une éthique professionnelle et une liberté pédagogique responsables, pour une école laïque respectueuse de la dignité et des droits des personnes, enfants et adultes, qui en sont les acteurs.

    ·         Défendre, à travers le cas de François Le Ménahèze, toutes les enseignantes et les enseignants qui défendent les valeurs d’un service public d’éducation.

    ·         Agir pour mobiliser toutes celles et tous ceux qui se battent pour une école de l’émancipation libérée de la caporalisation administrative et des crispations autoritaristes, confiante dans ses acteurs et promouvant ceux et celles qui militent pour une pédagogie au service de la réussite de tous les élèves.

    ·         Mobiliser rapidement le comité de soutien en cas de tout nouvel événement, mesure disciplinaire et/ou commission disciplinaire.

    ·         Coordonner ses actions à celles du réseau départemental et à celles du réseau national des enseignants en résistance.

    ·         Organiser une résistance collective pour aboutir à l’annulation de toute mesure disciplinaire à l’encontre de François Le Ménahèze.

     

    Moyens, actions :

     

    ·         Un comité de soutien actif et rapidement mobilisable, ouvert à tout enseignant, parent,  citoyen, organisation, association, 

    ·         Diffusion  et médiatisation de l’existence de ce comité via les organes de presse, les responsables politiques, les organisations syndicales et l'ensemble des partenaires du monde éducatif.

     

    Président du comité de soutien : Philippe Meirieu

    Animateurs : Joel Blanchard et Jean Le Gal

     

    Un métier de la responsabilité et de l’éthique est encore possible.

    La résistance se poursuit.

     

    Après dix années de mise à disposition auprès de l’IUFM des Pays de la Loire en tant que formateur en temps partagé et chargé de cours à l’université, je suis définitivement non renouvelé à mon poste (…ou plus précisément refusé d’être détaché sur ce même poste auprès de l’université) « compte tenu de ma manière de servir et notamment de mon refus d’appliquer les instructions nationales (non remontée des évaluations nationales) » et, dernièrement, pour n’avoir pas « rompu avec mon attitude antérieure d’agir en fonctionnaire de l’Etat de manière éthique et responsable ». (voir ci-joint la décision définitive de l’I.A. … après deux mois d’attente pour moi, mais surtout pour les étudiants en master actuellement en attente de formateur !?)

     

    Trente années d’expériences et de responsabilités dans le service public d’éducation soutenues par des valeurs et une éthique (enseignant et directeur dans divers milieux, responsabilités nationales dans le mouvement Freinet, parcours universitaire et travaux de recherche, coordination d’éditions pédagogiques, formateur et universitaire …)  subitement déniées par un inspecteur d’académie !!

     

    Des dizaines de témoignages et courriers envoyés de toutes parts (parents d’élèves, municipalité, collègues enseignants, collègues formateurs, direction de l’IUFM, responsables de l’université, ICEM-pédagogie Freinet, étudiants et stagiaires de l’IUFM et de l’université, député de Loire-Atlantique, …) pour attester de mes compétences et attitude professionnelle rejetés pour non-conformité. Il est vrai que nous ne sommes plus à l’ère de la compétence professionnelle mais  plutôt de l’obéissance servile.

     

    Jamais encore dans l’histoire de l’Ecole nous n’avions connu une telle infantilisation du corps enseignant et une obligation d’obéissance qui vont totalement à l’encontre de ce qui fait le sens de ce métier et de l’éthique professionnelle de celui-ci.

     

    Le refus aux mesures actuelles (culture de l’évaluation, aide personnalisée stigmatisante, programmes archaïques, temps d’enseignement réduit, formation aseptisée…) et la résistance qui s’est organisée depuis sont pleinement assumés. Nous défendons aujourd’hui un réel comportement professionnel qui se centre sur l’intérêt premier des enfants et des valeurs du service public d’éducation. Notre « manière de servir » est celle de la responsabilité, de la liberté et des valeurs ancrées dans l’Ecole. (voir ci-joint mon « courrier de loyauté ! » exigé par l’I.A. pour conserver mon poste de formateur…et refusé)

     

    Nous ne pouvons accepter l’évolution actuelle du système éducatif. Le service d’un fonctionnaire aujourd’hui n’est pas seulement de « fonctionner », d’appliquer avec obéissance, mais de travailler avec intelligence et de manière lucide, animé d’un sens éthique et critique. Il est de permettre à chaque enfant d’apprendre, de progresser.

    Des fonctionnaires, pas le passé, nous ont montré la voie de la résistance ; ils sont toujours présents à nos côtés pour nous rappeler que le devoir de désobéissance est parfois le seul à adopter. Dans son dernier ouvrage « Indignez vous ! », Stéphane Hessel nous apporte une nouvelle fois son soutien lorsque « des réformes sont trop éloignées de l’idéal de l’école  républicaine, trop au service d’une société de l’argent… »

     

    La résistance collective à la destruction de l’école publique est donc plus que jamais d’actualité. La résistance pédagogique reste une démarche éthique et responsable, c’est un levier qui porte l’exigence d’une école respectueuse des droits de l’enfant, une école au service du progrès de tous, une école qui préfigure une société plus juste et plus solidaire. Elle s’appuie directement sur la liberté pédagogique inscrite dans la loi, mais aujourd’hui bafouée

    Le refus d’appliquer certaines instructions se poursuivra par tous les enseignants qui sauront sortir de cette torpeur dans laquelle on veut nous enfoncer.  

     « Résister est un verbe qui se conjugue au présent », nous disait Lucie Aubrac. Alors, continuons… rejoignons, rejoignez la résistance pédagogique.

     


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